[PS3] The Last of Us

Ce n'est pas mon premier contact avec le jeu car j'avais déjà eu un aperçu de ce que le jeu pouvait proposer à travers les deux niveaux démos comme la plupart des joueurs. Depuis qu'il a été dévoilé fin 2011, The Last of Us n'a dénié montré plus que son profil, une silhouette de jeu tout au plus, plongée dans l'obscurité, dont on ne devinerai les contours que grâce à l'ombre projeté au sol : quelques personnages, Ellie et Joël, son contexte post-pandémique  et un focus sur son gameplay survival entre action et infiltration (rien de plus ou presque).

Lorsque je lance ma première partie, je comprends mieux la politique de communication de Naughty Dog et de Sony : pas de spoil sur le début de l'histoire afin que le joueur puisse forger sa propre expérience du jeu et cela dès le début. Un jeu qui respecte les codes et les thématiques sous-jacentes à un monde pots-apocalyptique / post-pandémique : isolement; déshumanisation; perte de repère et désintégration du tissu social. En effet, comment entretenir des relations humaines lorsque l'on côtoie la mort de manière permanente et que la majeure partie de la population mondiale a été décimée et contaminée par le virus cordyceps (un virus existant dans la réalité mais qui s'en prend aux fourmis) qui transforme les contaminés en prédateur. Alors il ne reste plus qu'à voir si le jeu exploite ces thématiques de manière pertinente pour nous offrir une expérience de jeu unique et personnelle.

Après quelques heures de jeu, un point s'impose comme une évidence : la réalisation technique et artistique de The Last of Us est d'un niveau stupéfiant, rarement atteint sur la génération actuelle de consoles, en effet Naughty Dog semble avoir repoussé les limites de la console de Sony pour nous proposer des niveaux d'une beauté inquiétante. Vingt ans après le début de la pandémie, la nature a repris ses droits sur l'urbanisation à outrance de notre environnement et, tout comme dans le film "I am Legend", on peut observer des véhicules rongés par la rouille sur lesquelles pousse de la mousse, des arbres ont poussé à travers les bâtiments désertés qui sont pour la plupart à l'état de ruines, vestiges d'une civilisation qui n'est plus, certaines routes et voies de métro sont inondées. The Last of Us distille parfaitement ce sentiment de ville abandonnée, nous émerveillant avec une réalisation que Naughty Dog a su renouveler sans tomber dans le piège du générique dans lequel est tombé le tout dernier Tomb Raider. En effet, ce n'est pas le premier jeu à proposer ce type d'environnement post-apocalyptique à la différence que dans The Last of Us le joueur est sans cesse surpris par les environnements, la linéarité du jeu a permis au game-designers de multiplier les décors et les points de vue ainsi le joueur peut apercevoir sa progression vers son objectif, visible au loin, une progression dans la douleur où chaque obstacle peut potentiellement être le dernier. Le souci du détail dans les décors transcende une mécanique de gameplay comme le fait de fouiller l'environnement pour trouver des pièces pour upgrader son équipement ou fabriquer des objets mais aussi pour en apprendre davantage sur l'histoire à travers la collection d'objets étoffant l'univers du jeu, ici chaque environnement raconte une histoire à travers le divers notes laissées ça et là par des personnes ayant vécu et/ou survécu dans les conditions difficiles de la pandémie, notes auxquels réagit Joël par des commentaires qui ne font que renforcer l'immersion du joueur. Le fait que le jeu soit en 30 image par seconde accentue la qualité visuel du jeu au détriment de son animation mais de toute manière on ne court pas dans The Last of Us (ou très peu), on agit la plupart du temps comme une ombre car le joueur est un intrus, un souvenir de la civilisation passée : un mort en sursis.

Après une dizaine d'heures de jeu, on arrive à peu près à la moitié du jeu ce qui laisse présagé une assez bonne durée de vie pour The Last of Us qui semble alors parti pour être plus long qu'un Uncharted. En terme de jouabilité, on a ici l'impression de se retrouver au sein d'un film avec un gameplay discret qui favorise encore une fois l'immersion du joueur avec des ennemis, des zones à explorer variées, des cinématiques distillées au compte-goutte et surtout un rythme parfaitement maitrisé. En effet, la mise en scène propose une aventure dont est absente la routine et la monotonie où rien (ou presque) ne vient perturber l'immersion du joueur. Même lorsque l'action se veut dirigiste, la réalisation technique permet au joueur de ne pas se sentir comme un simple spectateur car The Last of Us est un vrai jeu de survie où le craft devient essentiel pour pas voir vital dans certains cas (surtout lorsque l'on joue en difficile ou survivant) avec la possibilité de créer des médikits ou des armes pour sa survie, cela prends du temps (temps pendant lequel le joueur est vulnérable) et où il va faut faire des choix car les ressources sont limitées (moins abondantes selon le degré de difficulté choisi) poussant le joueur a bien fouillé les environnements : lorsque l'on a le choix de créer deux objets si on en craft un c'est forcément au détriment de l'autre impactant forcément la façon de jouer et donc d'aborder un niveau. Les surins permettent d'éliminer un ennemi discrètement ou bien d'ouvrir une porte verrouillée, chacune de ces actions usant ou étant susceptible de détruire le couteau, le joueur est ainsi amené à faire des choix décisif dans sa façon de vivre son histoire et ainsi se l'approprier pleinement, chacun des choix qu'il fait impactant directement sur ses possibilités ingame. Au fil de la progression, le joueur pourra améliorer ses compétences pour réduire le temps nécessaire a créer un objet, améliorer sa perception d'écoute ou bien encore allonger la durée d'utilisation du surin. Par contre pour améliorer ses armes, il faudra trouver un établi et posséder les outils nécessaires à leurs upgrade poussant encore le joueur a vraiment bien tout fouillé pour pouvoir améliorer son arsenal. On débute avec la possibilité d'avoir deux armes à portée de main mais par la suite en upgradant son équipement il sera possible d'en avoir un total de quatre directement accessible sans avoir à fouillé dans son sac car bien évidement le joueur peut en transporter beaucoup plus mais pour assigner une autre arme à un holster il faudra fouiller son sac et cela prend du temps. De plus, les munitions étant assez rare le joueur est amené à ramasser des objets contondants qu'il trouvera dans les décors tels que des briques, des barres de fer ou bien des bouteilles qui serviront dans les combats au corps à corps. Les combats peuvent être approché de différentes façons mais bien évidemment l'approche furtive sera une majorité du temps préférable et même parfois le joueur devra envisager d’éviter totalement le combat pour ne pas voir finir son périple prématurément. Parfois même après avoir été repéré par un ennemi, il conviendra d'aller se cacher pour pouvoir changer d'équipement ou bien encore se refaire une santé mais aussi pour éviter un affrontement direct avec les ennemis les plus mortels du jeu que sont les infectés en stade terminal, sorte de champignons humanoïdes toujours à l'affût d'une proie à dévorer (contre eux oubliez les attaques directs sous peine de trépasser). En effet, le gameplay des combats se base en majorité sur la mécanique d'écoute qui permet de localiser les ennemis, qui font du bruit ou en mouvement, dont on voit la silhouette et cela même au travers des murs mais sans pour autant laisser le joueur se reposer totalement sur ce sens car les ennemis aux aguets qui sont tapis dans l'ombre ne sont pas visible de cette façon et il convient donc d'être prudent (et OUI pas de capacité over cheatée pour dégrader l’oppression du joueur). Chose importante lors des phases d'infiltration, seul les actions du joueur sont prise en compte et cela même lorsqu'il est accompagnée par un PNJ ainsi lorsque Joël est accompagnée par Ellie celle-ci ne pourra en aucun cas être responsable de la mauvaise tournure des évènements auquel cas l'IA appuiera en général l'action du joueur et l'aidant au mieux dans les combats pour la survie du groupe.

Plus on avance dans le jeu, plus cette ambiance oppressante est palpable au travers des musiques notamment mais aussi des bruitages favorisant encore et toujours l'immersion du joueur, on peut dire que Naughty Dog a fait fort malgré tout de même des défauts de réalisations qui viennent parfois casser cette immersion comme une IA aussi bien allié qu'ennemi qui semble parfois dénué de toute logique ainsi il ne sera pas rare de voir un allié se promener tranquillement alors que vous êtes à couvert ou bien encore qui vient se mettre devant une échelle vous empêchant temporairement de progresser.
Pour ceux ayant jouer en VO, vous aurez remarquer l'excellente interprétation des acteurs qui améliore considérablement l'immersion du joueur donnant l'impression d'être dans un film au scénario bien travaillé encore une fois Naughty Dog ne s'est pas foutu de nous avec une histoire prenante les dernières heures de jeu prenant au tripes pour aboutir à final brisant le joueur, un jeu qui a su traiter un univers post-pandémique tout en allant au fond des choses quitte à choquer en instaurant un malaise perceptible notamment à la fin qui souligne le statut d'anti-héros qu'est Joël : un jeu qui restera surement dans les annales comme l'un des meilleurs jeu de la console malgré le fait qu'il arrive en fin de vie de celle-ci.

Le multijoueur se divise en deux modes en 4 vs 4, la chasse aux provisions et le mode survivant, qui sont accessibles dès que l'on a choisi le camp auquel on veut appartenir pour les 12 prochaines semaines (un jour correspondant à une partie) : les chasseurs ou les lucioles. Le gameplay respecte celui du jeu solo avec une approche survie où chaque partie permet au joueur de collecter des ressources pour le bien de son clan qu'il doit faire survivre et,  cela en fonction du résultat des parties du joueur et de l'accomplissement de certains objectifs pour passer les obstacles des événements ayant lieu chaque semaine : l’oppression est encore ici palpable car l'échec de l’objectif pouvant conduire à une mauvaise issue pour le clan. Le joueur pourra optimiser ses chances en améliorant ses armes et ses capacités au fil des parties mais encore une fois le multi de The Last of Us s'inscrit dans l'optique de respecter le jeu en s'y intégrant parfaitement pour ne plus être un gadget mais plutôt un approfondissement de l'expérience de jeu surtout si l'on joue en mode survivant où le joueur n'a qu'une vie par manche et doit donc envisager l’affrontement de manière plus stratégique si il veut faire gagner son groupe. On peut donc dire que le multi est réussi et intéressant ce qui n’était pas le cas pour un  Tomb Raider par exemple qui était plutôt décevant.

L'expérience de jeu est unique à chaque joueur aussi bien en solo qu'en multi, Naughty Dog  à travers The Last of Us a placé la barre très haute en terme de réalisation et d’expérience de jeu à travers un univers à la fois riche et immersif. Un jeu que l'on peut donc facilement conseiller et cela même à ceux n'ayant pas de console : allez chez un ami qui a le jeu et laissez vous emporter par le scénario votre vision du jeu vidéo n'en sera que plus riche.

Pour le multi de The Last of Us prévoit tout de même un minimum de 168 parties -> car il faudra faire 12 semaines de survie pour les deux clans afin d'obtenir les trophées: Luciole  et Chasseur.

Alors pour que tu comprenne, le multi (nommé Factions dans le menu du jeu) commence par un choix : soit tu fais parti des lucioles soit des chasseurs et cela sans pouvoir changer tant que tu n'arrive pas au terme des 12 semaines de survie pour ton clan ou justement de manière précoce si ton clan a été entièrement exterminé par une maladie ou un raid ennemie. Une fois ton choix te voilà partie pour 84 partie seulement pour finir "un voyage". Je ne te redonne pas les deux modes de jeu que j'ai déjà cité dans le test mais il te faudra de toute manière jouer aux 2 modes pour obtenir Connaissances de base (et plus précisément remporter une partie dans chacun des modes). Il ne faut être étonner de perdre ces premières parties car elles te permettront d'apprendre. Le trophée le plus simple (pour moi du moins) c'est d'obtenir un clan de 40 survivants car si tu joue bien tu atteins ce chiffre dès la fin de la semaine 2 (plus tu récupéreras de provisions plus tu auras de quoi nourrir ton clan et voir même permettre d'avoir des personnes qui rejoignent ton clan). Si nécessaire je peux entrer dans le détail sur le système des provisions car en fait que tu gagne ou que tu perde tu en gagne mais tu en gagne davantage en faisant certaines actions (fabrication de matériaux; kill; réanimation de coéquipiers; récupération de matériaux sur la map; être le dernier survivant de ton groupe dans un match...) et surtout au moment où tu devra faire des défis pour sortir d'un événement aléatoire se produisant chaque semaine. Je crois avoir assez bien résumer (peut-être même trop) mais cela te permet d'avoir une meilleure idée du multi.